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LE DERNIER

Le pape reçut avec bienveillance les propositions et les explications du moine espagnol ; il lui promit de les examiner attentivement, et le congédia en lui donnant sa bénédiction.

Demeuré seul avec Foulques : « Je ne puis approuver, » lui dit-il, « l’acharnement que vous mettez à poursuivre le comte Raymond, et à consommer sa spoliation en faveur de Simon de Montfort, déjà investi du domaine de Trencavel.

Cette obstination à ruiner un prince plus faible que méchant n’est ni dans l’esprit ni dans l’intérêt de l’Église. Il y a peu de charité et point de prudence à pousser au désespoir ceux qui se repentent et se soumettent pour satisfaire l’avidité d’hommes insatiables, et en faire des ingrats. »

« Très saint Père, » répondit humblement Foulques, « la parole émanée du St.-Siège sera toujours à mes yeux la parole de la loi ; mais qu’il me soit permis de vous expliquer les motifs qui ont déterminé les procédés de tous les prélats dévoués à la