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LE DERNIER

faut autre chose pour conserver. Je ne propose point de faire de l’Église un camp et de son chef un empereur. Peut-être verra-t-on quelque jour un de vos successeurs endosser la cuirasse(4) et marcher à la tête d’une armée. J’augurerais mal de cette tentative au temps où nous sommes ; mais, étant préparée de loin, elle pourrait arriver à ses fins. L’esprit militaire des prélats actuels n’a besoin que d’être encouragé et propagé pour obtenir un grand ascendant sur toutes les affaires du monde chrétien.

« C’est l’évêque(5) de Senlis qui a dirigé l’armée française à la bataille de Bovines ; parmi nos seigneurs croisés, aucun laïque, Montfort excepté, n’a montré plus de capacité dans l’art des combats que l’archidiacre de Paris ; l’abbé de Citeaux, devenu archevêque de Narbonne, s’est trouvé en Espagne aussi habile à combattre comme général, qu’il l’avait été à négocier comme légat ; et au sujet de vos légats d’Orient, il ne leur a manqué pour assurer le succès de cette guerre sainte, que de pouvoir com-