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LE DERNIER

maines, c’est la conquête des peuples et leur assujettissement à la voix des pasteurs investis de la puissance spirituelle. »

L’attention du St.-Père fut vivement excitée par ce propos. « Voilà, » dit-il, « ce dont il faut s’aviser ; car l’incorporation des fiefs à l’Église ferait naître des difficultés insurmontables. »

« Un grand mouvement, » reprit Foulques, « s’opère dans l’esprit de toutes les populations chrétiennes. À mesure que la propriété est devenue le prix du travail, le travail est devenu plus actif et plus productif ; rien n’a plus contribué à cette innovation que l’abolition progressive de l’esclavage, à laquelle l’Église a puissamment coopéré. N’est-il pas bien juste qu’elle soit appelée à recueillir les fruits qu’elle-même a semés ?

« Cet affranchissement des serfs, cette richesse toujours croissante des bourgeois, sont la véritable cause de la ruine prochaine de l’édifice féodal. Partout où se sont formées des communes, elles ont pris une