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DES TRENCAVELS.

que celui des guerriers ; mais je ne me séparerai de mon enfant que pour le mettre hors de la portée des loups.

S’ils tenaient en leur puissance l’héritier de mes domaines, l’envie leur viendrait de s’en délivrer, ou peut-être en feraient-ils un moine, comme on a fait de ton frère Burgondion.

Non, mon fils ne sera ni moine, ni leur victime. Le comté de Foix, les Pyrénées, l’Aragon, l’Afrique, s’il le faut, le déroberont à la poursuite de mes spoliateurs. »

Les beaux yeux d’Agnès se mouillèrent de quelques larmes. « Que la volonté de Monseigneur soit accomplie, » dit-elle au vicomte, « quel que soit le lieu de ma retraite, je ne cesserai de prier le Dieu tout puissant pour vous et pour mon fils. »

Trencavel prit l’enfant dans ses bras et se rendit en toute hâte à Béziers, après avoir dit à sa jeune épouse un adieu assez froid, qui devait être le dernier.

Il envoya aussitôt des messagers dans tous les châteaux ou villages pour annoncer la prochaine arrivée des croisés, et ordonna