Page:Le dernier des Trencavels 1 Reboul Henri.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
53
DES TRENCAVELS.

soumettant aux ordres de l’Église, vous a donné l’exemple de la prudence, non moins que de la piété. Vous êtes, sans doute, convaincu maintenant que la résistance est impossible, quand la force de Dieu se trouve jointe à celle des hommes. Vous devez accorder une confiance pleine et entière aux paroles du légat, puisqu’il m’a fait son interprète auprès de vous ; et je ne crains pas de vous jurer, foi de chevalier, que, si vous voulez me suivre, je vous conduirai et vous ramènerai en toute sûreté, sans qu’il vous arrive aucun tort. »

Ces paroles d’un homme probe et sincère ne suffisaient point à dissiper les soupçons du jeune vicomte, aigri par tant d’injustices ; mais il repassait dans son âme toutes les peines de sa situation. La plus grande de toutes était celle de la soif ; l’eau commençait à manquer, et ce cruel besoin ne laissait aucun espoir de prolonger sa défense. Après quelques momens d’une délibération agitée, il se détermina à suivre Hugues d’Alfar au camp des croisés. Toute