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DES TRENCAVELS.

ce repas un attrait auquel l’art des assaisonnemens ne saurait atteindre dans les palais somptueux.

Cependant Adon et Cécile sont parvenus à se dérober à la multitude, et leurs pas se sont dirigés aussitôt vers le temple. Avant d’y entrer, leurs regards se sont rencontrés, leur visage s’est couvert de rougeur. Ils n’ont eu besoin de parler ni l’un ni l’autre, pour s’agenouiller à la fois devant la balustrade du sanctuaire. Le chapelain prend leurs chapelets, les bénit, les approche de l’image révérée de la vierge, et les leur rend après ce pieux attouchement. Adon et Cécile déposent leur aumône au pied de l’autel. Le chapelain s’éloigne pendant quelques momens. Adon dit alors d’une voix basse, et qui ne pouvait être entendue que de Cécile :

« Ô vierge sainte ! reçois mes vœux et mes promesses ! Je jure de n’appartenir jamais qu’à Cécile. » Cécile ajouta aussitôt : « Je jure de n’être jamais l’épouse que d’Adon. »