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DES TRENCAVELS.

auprès d’Albies. L’eau profonde et rapide entraînait avec elle les débris des forêts. Un arbre mort, maintenu en travers par ses racines et son branchage, formait entre les deux rives un pont fragile et hasardeux. Cécile, moins prudente, ou plus empressée, ose prendre cette route. Elle appuie un pied hardi sur l’écorce mousseuse.

Dès le second pas, le tronc vermoulu se rompt et est emporté par les flots. Cécile, en tombant, s’attache aux racines ; Adon se précipite dans l’onde écumeuse ; il la surpasse en vitesse par le mouvement de ses bras et de ses pieds, saisit le tronc qu’embrasse encore Cécile, le repousse vers le bord, et l’y retient en s’accrochant à un rocher qui s’élève au-dessus des eaux. Cécile fait un effort et parvient à se dégager. Elle se traîne sur la roche du rivage, et, fixant sa main gauche dans l’une de ses fentes, elle tend la droite à Adon, qui, fort de cet appui, s’élance sur l’arbre et de là sur la rive. La tige abandonnée devient le jouet des eaux et s’en-