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DES TRENCAVELS.

mêmes s’ériger en interprètes de ce livre saint, et ils ont rejeté comme superstitieuses les institutions qui ne sont pas clairement énoncées par la parole divine. J’ai fait de vains efforts pour les préserver de cette erreur fatale à leur repos, malheureusement bien moins pardonnable aux yeux des hommes, qu’aux yeux de celui qui lit dans les cœurs. J’ai su du moins conserver leur estime et leur attachement. Ils n’ont pas voulu que je cessasse d’être leur pasteur et leur ami. C’est moi qu’ils ont choisi pour leur expliquer cette morale évangélique qui est l’objet de leur amour, et je dois avouer que leur conduite est bien plus exemplaire que celle de mes paroissiens les plus orthodoxes. Je n’ai pu les résoudre à venir prendre part aux prières communes. Ces images qui décorent notre temple, nos symboles mystérieux, l’autel lui-même, leur paraissent des monumens d’idolâtrie, des restes d’une religion que l’évangile(3) a dû mettre en fuite. Ils se réunissent dans la maison d’Hilaire, avant