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LE DERNIER

s’était approprié le droit et les domaines du duché ; et une jouissance de trois ans en des mains consacrées par l’Église, lui semblait un titre irrévocable, Il avait d’ailleurs exhumé des archives de la ville un acte de donation par lequel le roi Pépin-le-Bref avait cédé aux archevêques la moitié des domaines de la ville et du comté, et qui faisait ainsi remonter ses droits à une époque bien antérieure à la possession jusqu’alors crue légitime des comtes de Toulouse(1).

Mais l’ambition de Montfort ne pouvait se rassasier ; il ne consentait point à partager même avec l’Église l’héritage arraché à Raymond par la force des armes ; et se prévalant de l’assistance des chevaliers français, arrivés avec le fils de Philippe-Auguste, il s’était rendu maître de Narbonne, puis en avait rasé les murailles, Arnaud, revenu de Rome, et se croyant plus que jamais duc de Narbonne, ne s’y trouva plus qu’archevêque. Il protesta aussitôt contre l’usurpation de Montfort,