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LE DERNIER

le secours de ses serviteurs, ni rentrer au palais sans être porté sur leurs bras(3). Les bons hommes qui étaient auprès de sa personne essayèrent en vain de lui faire entendre des paroles de consolation et d’espérance, par la voix de leurs plus éloquens ministres ou parfaits majeurs. Le prince repoussait ces hommes, et les traitait d’hérétiques, s’accusant de les avoir protégés et leur reprochant tout ce qu’il avait eu à souffrir, Il craignait, tout excommunié qu’il était, de se souiller davantage en conversant avec eux. Il n’accueillait avec bienveillance que ceux de ses chevaliers ou bourgeois qui étaient demeurés fidèles à l’église romaine, et qui, tout en lui rendant les services obligés, observaient rigoureusement les lois de l’interdit, se purifiant à la sortie de son palais et consumant dans le feu les restes des alimens qui avaient été servis sur sa table.

Les templiers étaient les plus dévoués de ses affidés catholiques, il leur confiait ses remords et ses douleurs. Ces pieux guer-