Page:Le dernier des Trencavels 2 Reboul Henri.djvu/207

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
193
DES TRENCAVELS.

« Nous venons, » dit Foulques, « vous apporter la paix ; nous venons faire tomber de vos mains des armes parricides, et vous préserver une dernière fois des malheurs destinés à ceux qui déchirent le sein de leur mère. J’adjure ici les mânes de plusieurs de vos aïeux qui sont ensevelis dans ce monastère. Puissent-ils secouer la poussière de leurs tombeaux pour vous arracher à votre perte ! Raymond est aux abois ; les barons et les évêques de France le tiennent assiégé, et ce ne sera plus désormais le fils de Montfort qui lui disputera sa dernière ville, c’est le roi des Français qui va être investi par le St.-Siège du soin de consommer la vengeance de l’Église(10).

« Pourquoi vous obstiner à défendre une cause désespérée ? On sait que votre croyance est celle de l’Église, et que des considérations d’état vous ont seules conduit parmi ses ennemis Eh bien ! Écoutez aujourd’hui la raison d’état, et que ce soit, s’il le faut, la prudence humaine qui vous rende à l’Église. Renoncez à l’anathême ;