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LE DERNIER

consumaient en voyant les immenses progrès que faisait faire à l’hérésie l’éclat de la nouvelle victoire, et l’impuissance où les tenait la loi de l’interdit de combattre les efforts des novateurs.

Humiliés par la jactance des vainqueurs, et paralysés par les ordonnances du St.-Siège, ils demeuraient témoins obligés et muets de la profanation de leurs chaires, et de l’enthousiasme qu’excitaient les prédications des bons hommes.

« Y a-t-il rien de plus mal imaginé, » disait Flotard, l’un des chanoines de St.-Sernin, « que cette mesure de police ecclésiastique, qui laissant sans gardiens le troupeau du Seigneur le livre désarmé à la malice de ses ennemis(1) ?

« On n’effraie un moment les princes que pour les mieux endurcir, et en déconcertant d’abord les peuples, on les accoutume ensuite à se passer de nous. » Puis se rappelant les chants joyeux et malins des trouveurs, « Comment Dieu a-t-il voulu, » disait-il, « accorder le bon sens à ces