Page:Le dictionnaire de l'Academie françoise, 1878, T2, I-Z.djvu/71

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IRRITANT — ISOMÈRE

Il se dit aussi en parlant De la disposition à éprouver très vivement les impressions qu'on reçoit. Il est d’un tempérament fort irritable. Avoir le système nerveux irritable.

 IRRITABLE, en termes de Physiologie, signifie, Susceptible d'irritation. Les muscles sont irritables. 

IRRITANT, ANTE. adj. T. de Jurispr. Qui casse, qui annule. Il s'emploie surtout dans cette locution, Condition, clause irritante, Condition, clause tellement essentielle à la validité d’un acte, que l’acte serait nul, si elle n’était pas remplie.

 Décret irritant. On appelle ainsi Les clauses, insérées dans les bulles de la cour de Rome, dont l’inexécution fait perdre la grâce et emporte nullité. 

IRRITANT, ANTE. adj. Qui irrite, qui cause de la colère. Des paroles irritantes. Une question irritante. En termes de Médecine, il se dit Des mé- dicaments qui déterminent une irritation en quelque partie du corps. Hédicainents irritants. Il s’emploie aussi comme substantif, au masculin. Faire usaye des irritants. Le sel esl un irritant. IRRIT.4TIOX. s. f. État d’une personne irritée, agitation, elTervcscence violente de l’esprit. Son irritation fut très rire. J’ai tâ- ché d’adoucir l’irritation de son esprit. Cal- mer l’irritation des esprits. En termes de Médecine, il signifie, L’ac- tion de ce qui irrite les membranes, les or- ganes, les nerfs, etc. ; ou L’état qui résulte de cette action. L’irritation d une membrane. L’application de ce médicanxent sur la peau y détermine une irritation très vire. Le siéye d’une irritation. Ses nerfs sont dans une grande irritation. On a dit de même au- trefois. L’irritation des liumeurs. IRRITER. V. a. Mettre en colère. Rien ne m’irrite plus que de pareils discours, y’irritez pas cet homme. Vn rien suffit pour l irriter. On vous a irrité contre moi. Irriter les esprits par des mesures imprudentes. Ir- riter un lion, un taureau. Il signifie aussi, figurément. Augmenter, exciter, rendre plus fort, plus iolent. Tous irritei sa colère, son courroux, au lieu de chercher à l’apaiser. Les obstacles irri- taient son courage. Les sauces irritent l ap- pétit. Irriter la soif. Cela ne fit qu’irriter sa passion, ses désirs, sa douleur. Irriter la fièvre, la maladie. Son mourais régime a ir- rité le mal. Les liqueurs fortes irritent la goutte. Il se dit, en Médecine, De ce qui déter- mine de la douleur, de la chaleur et de la tension dans un organe, dans un tissu quel- conque. La piqtire des orties irrite la peau. Cette membrane est fort irritée. On disait de même autrefois que Les humeurs étaient ir- ritées , lorsqu’elles devenaient plus acres, et qu’elles étaient dans un raoïrvement ex- traordinaire. Il se dit, quelquefois, en parlant D’une simple excitation des membranes, des nerfs, etc. Irriter la membrane pituitaire par des sternulatoires. Cela m’irrite les nerfs. Irriter, s’emploie aussi avec le pronom personnel, dans ses divers sens. C’est un homme qui s’irrite facilement. Pourquoi cous irriter ainsi ? Ma fureur s’en irritait. Mon amour s’irritait par les obstacles. La fièvre s’irrite, s’est beaucoup irritée. Vue membrane qui s’irrite aisément. Fig., La mer s’irrite , commence à s’irri- ter, La nier .s’agile , commence à s’aKiter. IiiHiTK, i :k. part, pas.’ie. Vn père irrité. Un niinqueur irrité. Il se dit ligurùmcnt cl poétiquement dans le sens de Courroucé, en parlant Des choses Inanimées, telles que les flots, les vents, etc. Vne mer irritée. Les flots irrités. I.r fleure irrité franchit ses rivages. Les rents irrités. iKROR irii». s. f. Terme didactique .rlioii (l’exposer h la rosée, ou à un arro- senieiil. H’tin par irrorniion. iRKlPTIo.V. s. f. Entrée soudaine et imprévue des ennemis dans un pays, ordi- nairement accompagnée de dégât et de ra- vage. Grande irruption. Soudaine irruption. Les ennemis firent une irruption dans telle prorince. Ils ruinent le pays par de conti- nuelles irruptions. Celte frontière n’a pas de place qui mette le pays à couvert de l’irrup- tion des ennemis. L’irruption des barbares dans ietnpire romain. II se tlit quelquefois, par extension, pour Débordement, envahissement de la mer, d’un tlcuve, sur les terres. L’ irruption des eaux fui soudaine. Les irruptions de l’Océan sur les terres. ISA ISABICI.LE. adj. des deux genres. Qui est de couleur mitoyenne entre le blanc et le jaune, mais dans lequel le jaune domine. Il se dit surtout Du poil des chevaux. Cou- leur Isabelle. Cheval Isabelle. Ruban Isa- belle. Il se prend aussi substantivement , au masculin. ’ot’là unbel Isabelle. Isabelle clair. Isabelle brun. Isabelle foncé. ISARD, s. m. Nom donné dans les Pyré- nées à une espèce de Chamois. ISC ISCHIOX. s. m. (CH a le son de K dans ce mot et dans les deux suivants.) T. d’Anat. Nom qu’on donne à un des trois os qui forment les os innominés. L’os de la cuisse est emboîté dans l’os ischion, dans l’ischion. ISCHl’RÉTIQUE. aJj. des deux genres. T. de Médec. II se dit des remèdes propres à guérir l’ischurie. IScnrRIE. s. f. T. de Médec. Rétention d’urine complète. ISI ISIAQl’E. adj. Qui appartient à Isis, di- vinité égjptienne. La table isiaque. Célèbre monument de l’antiquité, sur lequel sont représentés les mystères d’Isis. La table isiaque est à Turin, et a été gravée. ISL ISL.iM. S. m. La religion des mahomé- tans. 11 est sjTionyme d’Islamisme. ISLA3IISME. s. m. Nom que l’on donne quelquefois au mahométisme. Il se dit aussi relativement Aux pays mahométans. dans le même sens que Chré- tienté par rapport aux pays chrétiens. ISO ISOCÈLE, adj. des deux genres. T. de Géoin. Il se dit D’un triangle qui a deux côtés égaux entre eux. Triangle isocèle. ISOCHRONE, adj. des deux gem-es. (CH Hc prononce K dans ce mol et dans le sui- vant.) T. de Mécanique. IlMcdit Des mouve- ments qui se font en temps égaux. Vilira- tions isochrones. ISOCIIRO.MSME. ». m. T. de Mécanique. Egalité de ilurée dan» les mouvements d’un rorp.s. L’isochronisme des vibrations du pen- dule. ISOLANT, A.VTE. adj. T. de Physique. Qui ne transmet pas librement l’électricité. Corps isolant. ISOLATIO.V. s. f. T. de Physique. Action d’isoler le corps que l’on veut électriscr. ISOLE.ME.NT. s. m. État d’une personne qui vit isolée. Vivre dans l’isolement, dans un grand , dans un complet isolement. Cet état d’isolement lui est pénible. Il se dit au.ssi quelquefois de L’état d’une chose qui est isolée. L’isolement de cette maison au milieu des bois. I.soi.EMENT, se dit, en Architecture, de La distance entre deux parties de construc- tion qui ne se touchent pas. Isolement, en termes de Physique, signi- fie La séparation opérée par des milieux non conducteurs entre un corps qu’on élcc- trise , et les corps environnants qui pour- raient lui enlever son électricité. ISOLÉ.MEST. adv. D’une manière isolée, séparément, à part. Si l’on considère cha- cun de ces objets isolément. ISOLER, v. a. Faire qu’un corps ne tienne à aucun autre. Pour isoler son palais, il a fait abattre toutes les maisons qui y tenaient. Il signifie particulièrement, en termes de Pliysique , Faire en sorte que le corps que l’on veut électriscr ne soit en contact avec aucun de ceux qui pourraient lui en- lever son électricité. On isole un corps en le suspendant à des cordons de soie ou de crin, en le plaçant sur de la résine, sur du soufre, sur un tabouret garni de pieds de verre, etc.

s’emploie quelquefois figurément. On 

l’isola de ceux qui auraient pu l’éclairer sur sa position. Il s’emploie aussi avec le pronom per- sonnel : alors il se dit principalement au figuré, et signifie. Se séparer de la société. Cet homme trouve moyen de s’isoler au mi- lieu de la cour. Vous vous isolez trop. Isolé, ée. part, passé. Cet hôtel est entouré de quatre rues, il est isolé. Colonne isolée, statue isolée. Colonne, statue qui ne tient point au mur de l’édilice. Isolé, se dit adjectivement D’un lieu solitaire. Un endroit isolé. Habiter une mai- son isolée. Il signifie aussi figurément , Qui vit sans relations de parenté , d’affection ou de so- ciété, qui ne tient à rien ; ou A qui personne ne s’intéresse. C’est un honxme isolé. Vivre isolé. Elle se trouva bienisolée après la perte de son fils. Dans l’Administration militaire, Homme isolé, soldat isolé. Celui qui se trouve n’ap- partenir momentanément à aucun corps. ISOLOIR, s. m. T. de Physique. Appareil formé de substances non conductrices de l’électricité, et sur lequel on pose les corps que l’on veut électriscr, afin de les isoler des corps environnants. Il se dit plus parti- culièrement d’Une espèce de tabomet ou support de bois garni de pieds de verre, qui sert ordinairement à cet usage. Se met- tre sur l’isoloir. ISOMÈRE, adj. des deux genres. T. de Minéralogie et de Chimie. Qui est composé de parties semblables.