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EPITRE.

& des heureux augures que la France & l’Europe entière tiraient de vos vertus naissantes. Ces présages (qu'il nous soit permis de le publier avec quelque complaisance,) n'ont pas été vains. L’esprit de discernement, présent le plus desirable que le Ciel puisse faire aux Rois, & qu’on admire tous les jours dans l’usage que vous faites de votre autorité ; votre sensibilité aux besoins de vos peuples ; votre amour pour la justice, vous rendent, SIRE, depuis long-temps, aussi cher aux Etrangers qu'à vos propres Sujets.

L'estime & l'amitié entrainent ordinairement la confiance ; faut-il donc s’étonner que vous ayez celle des Nations ? Ce qui achève de vous l’assurer, c’est la sagesse & la droiture de ceux à qui vous donnez la vôtre, & qui ont entretenu dans votre cœur des sentimens de paix, durant le cours d’une guerre qui n’a pas été moins heureuse qu’elle étoit juste. Les Rois & les Républiques, les Puissances Catholiques, celles même qui ne suivent pas la Religion que VOTRE MAJESTE proffesse avec tant de zèle, vous font souvent le dépositaire de leurs desseins & de leurs secrets. Elles vous ont vu victorieux, sans craindre que vous voulussiez devenir Conqué-