Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/73

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— À vos caricatures.

Je souris, résigné.

— Je vais m’occuper d’avoir une troisième chaise, conclut Yen. À tout à l’heure.

Il me serre la main, se coiffe d’un chapeau de feutre et sort.

— Pourquoi, dis-je, lorsque les Chinois sont en robe, portent-ils des chapeaux européens ? Cela gâte tout. Et votre ami est de sang mêlé, n’est-ce pas ?

— Parce qu’il est grand et qu’il a un nez aquilin ? Vous êtes habitué au type du sud, mais Yen est du nord. Là-haut, le type est différent. Devinez son âge.

— Je ne sais pas. Le vôtre : vingt ou vingt-deux ans ?

— Il en a trente-neuf.

— Ce n’est pas possible, dis-je incrédule.

— C’est une question de grain de peau. Tenez, regardez cette dame qui entre : c’est la générale Li. Quel âge lui donnez-vous ?

Deux dames pénétraient dans le hall, toutes deux grandes pour des Chinoises. La Plus jeune était vêtue d’un fourreau vert jade qui, fendu, laissait voir une jambe admirable. Ses yeux allongés brillaient son nez fin s’élargissait à peine aux narines et sa petite bouche proéminente semblait