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beaucoup de journaux de doctrine, qui traitent largement les grandes questions, mais la presse en général est devenue une presse d’information, de nouvelles.

Nous avons parlé des agences de publicité. Dans le nombre il en est une qui mérite une mention spéciale, parce qu’elle tient à notre sujet plus que toutes les autres, et par des côtés particulièrement curieux : c’est l'Agence Havas, que tous les lecteurs de journaux connaissent de nom. L’Agence Havas est l'organe de publicité le plus important qui ait jamais existé. Elle s’est assuré un service de renseignements télégraphiques de tous les points du globe, en établissant partout des succursales et des correspondances. Propriétaire ou associée de toutes les agences étrangères, son organisation est telle, qu’une nouvelle qui passe par son entremise est immédiatement communiquée à tous les journaux du monde entier. Ce n’est pas tout. Dans ces dernières années elle a inauguré pour les journaux de province une ingénieuse combinaison qui permet à la presse départementale de renseigner ses lecteurs plus rapidement et à meilleur marché que par le passé. Elle leur expédie tous les soirs par les trains-poste un cliché de six colonnes, comprenant les dernières nouvelles du jour même jusqu’à six heures et demie, avec le compte-rendu des séances des deux Chambres. Elle a même appliqué ce système aux feuilletons ; si bien qu'aujourd'hui le journal de province peut, s’il le veut, se borner à la composition des nouvelles locales. Ajoutons que l'Agence Havas exploite aussi les annonces ; on peut dire même qu’elle a la publicité exclusive, sous forme de fermage ou de régie, de la presque-totalité des journaux des départements et de l'étranger. On