Page:Le judaïsme avant Jésus-Christ.pdf/190

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aux ouvrages récents un patronage illustre ancien. Néanmoins aucun de ces psalmistes ne recourt aux artifices de l’Apocalypse : chacun parle des événements récents comme s’il en était le contemporain, sans autre voile que celui de l’anonyme pour les personnes. Ces psaumes, dits de Salomon, nous sont parvenus dans un grec qui trahit un original hébreuErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu.. Plusieurs de ces pièces ont un caractère historique elles sont d’une telle importance que nous devons les passer en revue. La plus ancienne nous parait être le ps. VIT. Le psalmiste a craint un moment que les ennemis ne s’emparent de la ville où Dieu demeure. Mais ils ont été repoussés

2Puisque tu les as repoussés, ô Dieu,

que leur pied ne foule pas l’héritage de ta sanctification ! 3Châtie-nous, toi, à ton gré,

et ne nous livre pas aux nations !

Tant que Dieu habitera parmi son peuple, aucune nation ne prévaudra contre Israël ; il fera plutôt miséricorde à Jacob au jour qu’il a promis. C’est bien le Temple qui était menacé, et qui a été sauvé. Il est donc impossible de dater ce petit cantique du temps, relativement calme, qui a suivi la prise de Jérusalem par Pompée (2). Il s’agit plutôt du siège du Temple mené par Hyrcan et les Nabatéens, et levé par eux sur les ordres de Scaurus, lieutenant de Pompée. Si la critique ne l’entend pas ainsi, c’est qu’on ne veut pas imaginer les Pharisiens heureux de la délivrance d’Aristobule réfugié dans le Temple. Mais aussi le psaume ne respire-t-il aucune haine de parti. Il est uniquement inspiré par l’amour d’Israël. Il eût été bien placé dans la bouche d’Onias (3), si ce bon Israélite n’avait péri victime de son dessein arrêté de ne pas tenir pour ennemis les défenseurs du Temple, non plus que les Israélites qui l’assiégeaient. Cependant le péril devint plus grave quand Pompée en personne marcha contre Jérusalem. La ville se rendit, mais le Romain dut forcer les murailles du Temple et il y entra par la brèche.

Ce sont les événements qu’envisage le ps. VIII. Psalmen Salomo’s.. édition critique de von Gebhardt, dans TU, XIII, 2, 1895. C’est l’édition que nous suivons pour le texte et la numérotation des versets. — Psalms ofthe Pharisees, commonly called the Psalms of Solomon, avec une introduction et une traduction en anglais, par H. E. Ryle et M. R. James, 1891. — Les Psaumes de Salomon, introduction texte grec et traduction par J. Viteau, Paris 1911, qui donne une abondante bibliographie. — Une traduction syriaque, d’après le grec, et qui ne peut donc représenter qu’une tradition manuscrite du grec a été découverte et publiée par Rendel Harris The odes and Psalms of Solomon, now first published from the syriac version, Cambridge, 1909, avec une traduction anglaise. Les principales variantes de cette version ont été insérées par François Martin dans l’édition de Viteau.

(1) Die

(2) Opinion de M. Viteau.

(3) Voir plus haut, p. 138.