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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/227

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histoire du dormeur éveillé
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salam d’une voix tranquille, comme un homme sensé, en lui répondant : « Sur toi le salut et la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions, ô mère mienne ! » Et la mère eut une grande joie de s’entendre appeler ainsi du nom de mère, et lui dit : « Le nom d’Allah sur toi, ô mon enfant ! Béni soit Allah qui t’a rendu la raison, et qui a remis à sa place ordinaire ta cervelle renversée ! » Et Aboul-Hassân, d’un ton fort contrit, répondit : « Je demande mon pardon d’Allah et de toi, ô ma mère ! En vérité, je ne comprends pas comment j’ai pu dire toutes les folies que j’ai dites, et me porter aux excès qu’un insensé seul est capable de faire ! C’est sans doute le Cheitân qui m’a possédé et m’a poussé à ces emportements ! Et il n’y a pas de doute qu’un autre que moi ne fût porté à des extravagances plus grandes encore ! Mais tout cela est bien fini, et me voici revenu de mon égarement ! » Et la mère sentit, à ces paroles, ses larmes de douleur se changer en larmes de bonheur, et s’écria : « Mon cœur est aussi joyeux, ô mon enfant, que si je venais de te mettre au monde une seconde fois. Béni soit Allah à jamais ! » Puis elle ajouta…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin, et se tut discrètement.


MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT QUARANTE-UNIÈME NUIT

Elle dit :