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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/253

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histoire du dormeur éveillé
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et il fit venir le trésorier, et lui dit : « Compte à l’instant dix mille dinars à Aboul-Hassân, pour les frais des funérailles de sa défunte épouse ! Et fais-les-lui porter à la porte de son appartement ! » Et le trésorier répondit par l’ouïe et l’obéissance, et se hâta d’aller exécuter l’ordre ! Et Aboul-Hassân, plus éploré que jamais, baisa la main du khalifat et se retira en sanglotant.

Lorsqu’il fut arrivé dans la pièce où l’attendait Canne-à-Sucre, toujours enveloppée du linceul, il s’écria : « Eh bien ! crois-tu être la seule à gagner autant de pièces d’or que tu as versé de larmes ? Tiens ! Regarde mon sac ! » Et il traîna le sac au milieu de la pièce ; et, après avoir aidé Canne-à-Sucre à sortir du linceul, il lui dit : « Oui ! mais ce n’est pas tout, ô femme ! Il s’agit maintenant de faire en sorte que, lorsque notre fourberie sera connue, nous ne puissions pas attirer sur nous le courroux du khalifat et de Sett Zobéida ! Voici donc ce que nous allons faire… » Et il s’apprêta à instruire Canne-à-Sucre de ses intentions à ce sujet. Et voilà pour eux deux…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT QUARANTE-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :