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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/256

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les mille nuits et une nuit

qui est morte ! Et d’ailleurs il est bien inutile que nous disputions plus longtemps à ce sujet ! Je vais te donner la preuve de ce que j’avance ! » Et il s’assit sur le diwân et se tourna vers Massrour et lui dit : « Hâte-toi de te rendre à l’appartement d’Aboul-Hassân pour voir, bien que je n’aie point besoin d’autre preuve que celle qui m’est connue, quel est des deux époux celui qui est mort ! Et reviens vite nous dire ce qu’il en est ! » Et, pendant que Massrour se hâtait d’aller exécuter l’ordre, le khalifat se tourna vers Sett Zobéida et lui dit : « Ô fille de l’oncle, nous allons bien voir maintenant qui de nous deux a raison ! Mais, du moment que tu insistes tellement sur une chose si claire, je veux gager contre toi tout ce que tu voudras gager ! » Elle répondit : « J’accepte la gageure ! Et je veux gager ce que j’ai de plus cher au monde, à savoir mon pavillon des peintures, contre ce que tu veux me proposer, de quelque peu de valeur que cela puisse être ! » Il dit : « Je propose, contre ta gageure, ce que moi j’ai de plus cher au monde, à savoir mon palais des délices ! Je pense, de cette façon, que je n’abuse pas ! Car mon palais des délices est de beaucoup supérieur en valeur et en beauté à ton pavillon des peintures ! » Sett Zobéida, extrêmement offusquée, répondit : « Il ne s’agit pas de savoir maintenant, pour nous diviser davantage, si ton palais est supérieur à mon pavillon ! Là-dessus tu n’auras qu’à écouter ce que l’on dit derrière toi ! Mais plutôt il s’agit de donner une sanction à notre gageure. Que la Fatiha soit donc entre nous ! » Et le khalifat dit : « Oui, que la Fatiha du Korân soit entre nous ! » Et ils récitèrent