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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/260

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les mille nuits et une nuit

aussitôt venir la vieille nourrice qui l’avait élevée, et en laquelle elle avait toute confiance, et lui dit : « Ô nourrice, rends-toi, sans tarder, à la maison d’Aboul-Hassân, le compagnon de notre maître le khalifat, et vois simplement qui est mort dans cette maison, si c’est Aboul-Hassân ou si c’est son épouse Canne-à-Sucre. Et reviens vite me rapporter ce que tu auras vu et appris ! » Et la nourrice répondit par l’ouïe et l’obéissance et, malgré ses vieilles jambes, se mit à presser le pas dans la direction de la maison d’Aboul-Hassân.

Or, Aboul-Hassân qui surveillait d’un œil attentif les allées et venues devant sa maison, aperçut au loin la vieille nourrice qui s’avançait péniblement ; et il comprit le motif de son envoi, et il se tourna vers son épouse et s’écria, en riant : « Ô Canne-à-Sucre, je suis mort…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT CINQUANTE UNIÈME NUIT

Elle dit :

« … Ô Canne-à-Sucre, je suis mort ! » Et, comme il n’y avait pas de temps à perdre, il s’ensevelit lui-même dans le linceul, il s’étendit par terre, les pieds dans la direction de la Mecque. Et Canne-à--