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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/27

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les aventures de hassân al-bassri
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tique et il salua Hassân qui lui rendit le salam et l’invita courtoisement à s’asseoir. Et le Persan s’assit en lui souriant avec une grande tendresse, et lui dit :

« Mon enfant, tu es, en vérité, un jeune homme bien avenant ! Et moi, comme je n’ai point de fils, je voudrais t’adopter afin de t’enseigner les secrets de mon art, unique dans le monde et que des milliers et des milliers de personnes m’ont inutilement supplié de leur enseigner. Et, maintenant, mon âme et l’amitié qui est née en mon âme pour toi me poussent à te révéler ce que j’ai jusqu’aujourd’hui soigneusement caché, pour que tu sois, après ma mort, le dépositaire de ma science. Et, de la sorte, je mettrai entre toi et la pauvreté un obstacle infranchissable, et je t’épargnerai ce travail fatigant du marteau et ce métier peu lucratif, indigne de ta personne charmante, ô mon fils, et que tu exerces au milieu de la poussière, du charbon et de la flamme ! » Et Hassân répondit : « Par Allah ! ô mon vénérable oncle, je ne souhaite que d’être ton fils et l’héritier de ta science ! Quand donc veux-tu commencer à m’initier ? » Il répondit : « Demain ! » Et, se levant aussitôt, il prit la tête de Hassân dans ses deux mains et l’embrassa. Puis il sortit sans ajouter un mot de plus…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.