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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/39

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les aventures de hassân al-bassri
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n’était qu’une feinte de ma part pour mettre ta foi à l’épreuve, et t’en faire un grand mérite devant le Rétributeur ! » Puis il ajouta : « Mon seul but, en t’amenant ici, est de t’initier, dans la solitude, aux mystères de la science ! Regarde cette haute montagne à pic qui domine la mer ! C’est la Montagne-des-Nuages ! Et c’est là que se trouvent les éléments nécessaires à l’élixir des transmutations. Et si tu veux te laisser conduire sur son sommet, je te jure par le Feu et la Lumière que tu n’auras point à t’en repentir ! Car si j’avais voulu t’y conduire malgré toi, je l’eusse fait pendant ton sommeil ! Or, une fois que nous serons arrivés sur le sommet, nous recueillerons les tiges des plantes qui croissent dans cette région située au-dessus des nuages. Et je t’indiquerai alors ce qu’il faudra faire ! » Et Hassân, qui se sentait dominé malgré lui par les paroles du magicien, n’osa point refuser et dit : « J’écoute et j’obéis ! » Puis, se rappelant avec douleur sa mère et sa patrie, il se mit à pleurer amèrement.

Alors Bahram lui dit : « Ne pleure pas, Hassân ! Tu verras bientôt ce que tu gagneras à suivre mes conseils ! » Et Hassân demanda : « Mais comment pourrons-nous faire l’ascension de cette montagne à pic comme une muraille ? » Le magicien répondit : « Que cette difficulté ne t’arrête point ! Nous y arriverons avec plus d’aisance que l’oiseau ! »

Ayant dit ces paroles, le Persan tira de sa robe un petit tambour de cuivre sur lequel était étendue une peau de coq, et où étaient gravés des caractères talismaniques. Et, avec ses doigts, il se mit à battre sur ce petit tambour. Et aussitôt s’éleva un nuage de