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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/263

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aladdin et la lampe magique
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et la frotta à l’endroit qu’il connaissait. Et, au même moment, l’éfrit esclave de la lampe parut devant lui et dit : « Entre tes mains, ici, ton esclave le voici ! Parle, que veux-tu ? Je suis le serviteur de la lampe, soit que dans les airs je vole, soit que sur la terre je rampe ! » Et Aladdin lui dit : « Écoute-moi bien, ô serviteur de la lampe ! car il ne s’agit plus maintenant de m’apporter de quoi manger et boire, mais de me servir dans une affaire d’une tout autre importance ! Sache, en effet, que le sultan m’a promis en mariage sa merveilleuse fille Badrou’l-Boudour, après avoir reçu de moi un présent de fruits en pierreries. Et il m’a demandé un délai de trois mois pour la célébration des noces. Et maintenant il a oublié sa promesse et, sans même songer à me renvoyer mon cadeau, il marie sa fille avec le fils du grand-vizir ! Or il ne faut point que les choses se passent de la sorte ! Et je te demande de me servir dans l’accomplissement de mon projet ! » Et l’éfrit répondit : « Parle, ô mon maître Aladdin ! Et tu n’as guère besoin de me donner tant d’explications ! Ordonne et j’obéirai ! » Et Aladdin répondit : « Ce soir donc, dès que les deux nouveaux mariés seront couchés dans leur lit nuptial, et avant qu’ils aient le temps de seulement se toucher, tu les enlèveras avec leur lit et tu les transporteras ici même, où je verrai ce qu’il me reste à faire ! » Et l’éfrit de la lampe porta sa main à son front et répondit : « J’écoute et j’obéis ! » et disparut…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.