Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 2, trad Mardrus, 1916.djvu/47

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« Alors les témoins écrivirent notre contrat de mariage. Et elle leur dit : « Je vous prends tous à témoin que toutes les richesses qui m’appartiennent et qui sont là, dans ce coffre que vous voyez, et tout ce que je possède, devient dès cet instant la propriété de ce jeune homme. » Et les témoins attestèrent et prirent note de sa déclaration et aussi de mon acceptation, et s’en allèrent après avoir touché leur salaire.

« Alors l’adolescente me prit par la main et me conduisit vers une armoire, l’ouvrit, me montra une grande caisse, qu’elle ouvrit également, et me dit : « Regarde un peu ce qu’il y a dans cette caisse. Je regardai et je vis que cette caisse était remplie de mouchoirs formant chacun un petit paquet. Et elle me dit : « Tout cela est ton propre bien, celui que, dans le temps, j’avais accepté de toi. En effet, chaque fois que tu me donnais un mouchoir contenant cinquante dinars d’or, je prenais soin de le serrer soigneusement et de le cacher dans cette caisse. Et maintenant reprends ton bien. C’est Allah qui te l’a réservé et te l’a écrit dans ta destinée. Aujourd’hui Allah te protège et m’a choisie pour l’accomplissement des choses par lui écrites ! Mais aussi c’est à cause de moi, sans aucun doute, que tu as perdu la main droite. Et je ne puis vraiment te rémunérer à la mesure de ton dévouement pour moi et de mon amour ; même si je sacrifiais mon âme, ce ne serait pas assez, et tu y perdrais toujours. » Puis elle ajouta : « Prends possession de ton bien ! » Et moi, je m’exécutai, et fis acheter une caisse neuve, où je mis un à un les objets que j’enlevais, au fur