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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 2, trad Mardrus, 1916.djvu/50

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dans les bénéfices ? » Et moi, je répondis : « Ton désir est un ordre ! » Puis je lui fixai la fin du mois comme date de notre départ.

Pendant ce temps, je m’occupai de vendre toutes mes propriétés sans y rien perdre ; et, avec l’argent que j’en retirai, j’achetai également des marchandises, et je partis en compagnie du jeune homme pour Baghdad, son pays, et de là, avec un très gros bénéfice et d’autres marchandises, nous fîmes route pour ce pays-ci, qui est ton empire, ô roi des siècles !

Quant au jeune homme, il ne tarda pas, lui, à vendre ici sa marchandise et à repartir pour l’Égypte, où il m’a précédé et où j’allais le rejoindre, quand, cette nuit qui vient de s’écouler, j’eus avec le bossu cette aventure, qui est due à mon ignorance de ce pays, où je ne suis qu’un étranger qui voyage pour son commerce.

Et telle est, ô roi des siècles, l’histoire que je crois plus extraordinaire que celle du bossu ! »

— Mais le roi répondit : « Eh non ! Je ne trouve pas, moi ! Elle n’est pas si merveilleuse que cela, ton histoire, ô courtier ! Aussi je vais immédiatement vous faire tous pendre, pour vous punir du crime commis sur la personne de mon bouffon, ce pauvre bossu que vous avez tué ! »

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit s’approcher le matin et, discrète, s’arrêta dans son récit