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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/25

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histoire de la ville d’airain
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Ils marchèrent durant le premier, le second et le troisième jour, jusqu’au soir. Alors ils virent leur apparaître, dressée sur un haut piédestal, découpée par les rayons du soleil rouge au couchant, une silhouette de cavalier immobile brandissant une lance au large fer qui semblait être une flamme embrasée, de la couleur même de l’astre en feu à l’horizon.

Lorsqu’ils furent tout proches de cette apparition, ils reconnurent que le cavalier et son cheval et le piédestal étaient d’airain, et que sur le fer de lance, du côté éclairé par les derniers rayons de l’astre, ces mots étaient gravés en caractères de feu :

Audacieux voyageurs qui avez pu arriver jusqu’aux terres interdites, maintenant vous ne sauriez retourner sur vos pas !

Si le chemin de la Ville vous est inconnu, faites-moi, par l’effort de vos bras, mouvoir sur mon piédestal et dirigez-vous du côté où, en m’arrêtant, je resterai le visage tourné.

Alors l’émir Moussa s’approcha du cavalier et le poussa de la main. Et aussitôt, avec la rapidité de l’éclair, le cavalier tourna sur lui-même et s’arrêta le visage vers une direction tout opposée à celle qui avait été suivie par les voyageurs. Et le cheikh Abdossamad reconnut qu’en effet il s’était trompé, et que la direction nouvelle était la bonne.

Aussitôt la caravane, revenant sur ses pas, s’engagea dans cette nouvelle voie, et continua de la sorte le voyage, durant des jours et des jours, jus-