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Page:Le mécanisme du toucher, Marie Jaëll.pdf/131

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Afin de faire succéder rapidement avec le même doigt un toucher très faible à un toucher fort, on devra agencer la première attaque sur une région plus sensible que la seconde. Par ce procédé de différenciation des contacts, les tracés réalisés par nous sur l’appareil enregistreur avaient une durée de 73 centièmes de seconde ; par les procédés inverses, leur durée était de 102 centièmes de seconde. Dans ce dernier cas, non seulement l’exécution des mouvements mais leur représentation mentale était très allongée. Cette action préalable n’ayant pu se manifester qu’indirectement dans les tracés réalisés, nous en avons cherché la preuve expérimentale en répétant à deux reprises chacun des agencements.

Par la réalisation consécutive des premiers procédés, nous avons obtenu à deux reprises des accentuations justes (voir fig. 45). Par la réalisation consécutive des seconds procédés non seulement la durée des mouvements était considérablement allongée, mais la dernière attaque, loin d’être affaiblie, était devenue prédominante en raison de sa localisation sur la région plus sensible. Ce fait nous prouve la défectuosité de la représentation mentale qui a précédé l’erreur tactile commise (voir fig. 46).

Les rapports de l’énergie des mouvements avec la localisation des contacts ne sont donc pas les seuls faits remarquables établis par ces tracés, ils nous renseignent aussi sur les représentations mentales. Voici par quel moyen.

En les comparant attentivement, on constate qu’il existe