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Page:Le mécanisme du toucher, Marie Jaëll.pdf/70

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le mécanisme du toucher

voyons au contraire que dans les empreintes nos 3 et 4 les contacts s’enchaînent et qu’on ne saurait déplacer une seule empreinte sans détruire leur cohérence.

Pour peu qu’on soit familiarisé avec la lecture des empreintes musicales, on conclura par l’examen de ces contacts que les doigts, en attaquant simultanément les quatre touches pour l’exécution des deux premiers accords, se sont crispés et raidis, tandis que pour l’exécution des deux derniers accords, les mouvements des doigts étaient élastiques et souples, quelque vigoureuse qu’ait été l’attaque de l’accord.

À juger des dimensions des contacts, on pourrait supposer que ce sont les empreintes nos 1 et 2 qui ont été réalisées par une main moins grande. Ce sont précisément les empreintes nos 3 et 4 qui ont été réalisées par une main beaucoup plus petite ; la grandeur de ces contacts est le résultat du perfectionnement du toucher et des mouvements de l’exécutant. En voici la preuve : au moment d’attaquer simultanément les quatre touches il a fait des mouvements glissés, et a soulevé aussitôt la main par un mouvement courbe dont la direction est conforme à celle des lignes papillaires de l’empreinte du pouce. Ces glissés, quoique faits instantanément, ont augmenté la surface des contacts à peu près d’un tiers. Donc ces empreintes prouvent que le perfectionnement des contacts et le perfectionnement des mouvements sont un même phénomène.

Elles prouvent tout aussi nettement en raison de quels faits physiologiques les exécutants dont la sonorité est