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Page:Le mécanisme du toucher, Marie Jaëll.pdf/73

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le mécanisme du toucher

l’attaque des touches sont rendues visibles comme tous les progrès atteints sont également rendus visibles. Il s’agit là de phénomènes physiologiques que nous sommes tous capables de vérifier en vue de nous perfectionner, mais ils évoquent des phénomènes esthétiques que nous ne sommes pas tous capables de saisir, car c’est l’éducation de l’oreille qui est avant tout à faire.

Sans éducation spéciale, nous n’entendons pas toutes les erreurs de nos mouvements ; nous pouvons apprendre à les entendre à force de les avoir vues par les empreintes de nos contacts et senties par le perfectionnement de nos impressions tactiles.

Un des défauts établis par les empreintes du toucher, c’est la petitesse des contacts. Généralement on n’appuie, par rapport aux dimensions de la pulpe des doigts, qu’une surface très limitée sur les touches. Les exécutants sont habituellement eux-mêmes surpris de ce fait et arrivent à rectifier aussitôt, du moins dans une certaine mesure, cette erreur.

Vouloir vaincre la difficulté de l’exécution sans reconnaître que l’inconscience des mouvements s’oppose à leurs progrès, c’est entreprendre une tâche irrésoluble.

La difficulté ne peut être déclarée vaincue que si la beauté de la sonorité est acquise pour l’exécution des plus grandes complications de mécanisme.

Grâce aux empreintes du toucher, ce fait peut être prouvé expérimentalement, car si nous examinons, dans les trois exemples suivants, les contacts réalisés par le même exécutant pendant la réalisation de passages diffé-