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Page:Le mécanisme du toucher, Marie Jaëll.pdf/77

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spécial du fonctionnement de sa pensée, de sa conception de l’esthétique.

Nous affirmons la loi de ces rapports tout en leur supposant des résolutions multiples et variées qui seraient certainement divulguées promptement, si les artistes, dans l’intérêt de leur art, livraient au public les empreintes de leurs contacts. On atteindrait ainsi une appréciation complète du caractère de ces phénomènes. L’exécutant, familiarisé avec la lecture des empreintes, est surpris de ce que, sans varier la position des doigts, ses contacts se modifient extraordinairement par la différenciation des mouvements d’attaque. Comment ne pas supposer que, parmi les personnalités artistiques, des différences frappantes de mouvements se produisent, et que certaines particularités de leur jeu apparaissent nettement dans le caractère des contacts ?

Les empreintes sont non seulement destinées à faire connaître en quoi réside le perfectionnement de l’exécution, mais à prouver aux exécutants qui étudient par des mouvements inconscients, la stérilité de leurs soi-disant progrès, vu que l’inconscience des mouvements s’oppose au perfectionnement des mouvements. Pour l’intérêt de leur développement, il serait désirable qu’ils reconnussent que vouloir dériver les progrès de la quantité d’heures de travail est un principe aussi faux, par rapport au perfectionnement à acquérir, que vouloir faire coïncider les progrès avec la difficulté des mouvements réalisés dans l’exécution d’une œuvre musicale. La difficulté n’est pas du tout là où on la cherche, et où