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cartulaire de l’abbaye cistercienne de pontigny.

que le n° 98, qui figure dans la première partie, présente de très légères variantes[1].

Les textes sont transcrits intégralement, rien n’est laissé de côté, même les longues formules juridiques des actes émanés des officialités du xiiie siècle. Cependant dans la seconde partie on trouve certaines brèves notices[2], mais elles sont fort peu nombreuses.

Il est impossible, vu le grand nombre d’originaux qui nous sont parvenus[3], d’examiner ici chacun d’eux et de les comparer à chacune des copies qui figurent dans le cartulaire. Mais de la comparaison des deux groupes de documents il ressort que le scribe a, en général, transcrit avec fidélité le texte qu’il avait sous les yeux sans essayer de le transformer ou de l’interpréter à sa façon.

Cependant, nous pouvons relever un certain nombre de petites divergences. Elles sont de deux sortes. Tout d’abord il serait facile de multiplier les exemples de discordances graphiques, et surtout sur les noms de lieux et de personnes, sans qu’il soit possible, à moins d’une étude philologique très poussée, de voir la règle qui gouverne le copiste, bien qu’il semble, surtout dans les listes de témoins, préférer la forme française à la forme latine[4]. Mais l’on rencontre aussi des formes verbales ou de simples mots qu’il écrit différemment, et cela d’une façon qui nous semble assez anarchique là où il trouve monacus, il le transforme en monachus[5] inversement il transcrit vicarius alors que figurait dans l’original la forme vicharius[6]. Dans l’emploi de la cédille sous l’e, au xiie siècle, il suit ses habitudes personnelles il la supprime au pronom relatif neutre pluriel[7] ou au génitif singulier des mots féminins de la première déclinaison[8], mais la restitue au datif singulier[9].

Le deuxième groupe de différences provient d’un mélange de fautes d’inattention et d’oublis de la part du copiste. Parfois, en effet, il saute des formules, qui n’enlèvent rien, d’ailleurs, à la compréhension du texte[10] ; ou bien inverse des mots ou des membres de phrases[11]. Il oublie aussi dans quelques cas un ou deux témoins : cela s’explique aisément, car ce sont souvent des personnages qui portent le même prénom[12]. D’ailleurs, par inattention il en arrive même à mal retranscrire un nom, mais c’est très rare[13]. Enfin ce qui est plus grave, il apparaît que dans quatre actes du xiie siècle le scribe a sauté plusieurs éléments de la date, tels l’épacte, l’indic-

  1. Ex. : Lineireliis dans l’original et le n° 323, tandis que le n° 98 porte Linieriis. Par contre le deuxième scribe a supprimé les e cédillés.
  2. Ex. : n° 350.
  3. Nous possédons 162 originaux sur les 419 actes.
  4. Ex. : n° 70, dans le cartulaire on lit « Monmorenci », alors que l’original porte Monte Morence ; voir aussi n° 104.
  5. N° 129.
  6. N° 86.
  7. Ex. : nos 10, 130.
  8. Ex. : nos 129, 130.
  9. Ex. : n° 107.
  10. N° 73 : …laudaverunt jure perpetuo possidendum quicquid… dans l’original, alors que la copie a sauté : jure perpetuo possidendum.
  11. Ex. : nos 20, 70, 139.
  12. Ex. : nos 92, 96.
  13. N° 167 : il écrit « Arnulphus » au lieu de Radulphus.