Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/188

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— Sa liberté ? Mais je ne sache pas qu’elle soit en état d’arrestation.

— Je fournirai à M. Ganimard les indications nécessaires. Privée de votre protection, elle sera prise, elle aussi.

Lupin s’esclaffa de nouveau.

— Cher Monsieur, vous m’offrez ce que vous n’avez pas. Mlle Destange est en sûreté et ne craint rien. Je demande autre chose.

L’Anglais hésita, visiblement embarrassé un peu de rouge aux pommettes. Puis, brusquement, il mit la main sur l’épaule de son adversaire :

— Et si je vous proposais…

— Ma liberté ?

— Non… mais enfin je puis sortir de cette pièce, me concerter avec M. Ganimard…

— Et me laisser réfléchir ?

— Oui.

— Eh ! mon Dieu, à quoi cela me servira-t-il ! Ce satané mécanisme ne fonctionne plus, dit Lupin en poussant avec irritation la moulure de la cheminée.

Il étouffa un cri de stupéfaction : cette fois, caprice des choses, retour inespéré de la chance, le bloc de marbre avait bougé sous ses doigts !

C’était le salut, l’évasion possible. En ce cas, à quoi bon se soumettre aux conditions de Sholmès ?

Il marcha de droite et de gauche, comme s’il méditait sa réponse. Puis, à son tour, il posa sa main sur l’épaule de l’Anglais.

— Tout bien pesé, Monsieur Sholmès, j’aime mieux faire mes petites affaires seul.

— Cependant…