Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/203

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— En ce cas…

— Mais ça dépend.

— De quoi ?

— De l’endroit où vous me conduirez.

— Au Dépôt, parbleu.

— Alors, je ne marche pas. Je n’ai rien à faire au Dépôt.

— Mais vous êtes fou ?

— N’ai-je pas eu l’honneur de vous prévenir que j’avais un rendez-vous urgent ?

— Lupin !

— Comment, Ganimard, la Dame blonde attend ma visite, et vous me supposez assez grossier pour la laisser dans l’inquiétude ? Ce serait indigne d’un galant homme.

— Écoutez, Lupin, dit l’inspecteur que ce persiflage commençait à irriter, j’ai eu pour vous jusqu’ici des prévenances excessives. Mais il y a des limites. Suivez-moi.

— Impossible. J’ai un rendez-vous, je serai à ce rendez-vous.

— Une dernière fois ?

— Impossible.

Ganimard fit un signe. Deux hommes enlevèrent Lupin sous les bras. Mais ils le lâchèrent aussitôt avec un gémissement de douleur : de ses deux mains, Arsène Lupin enfonçait dans la chair deux longues aiguilles.

Fous de rage, les autres se précipitèrent, leur haine enfin déchaînée, brûlants de venger leurs camarades et de se venger eux-mêmes de tant d’affronts, et ils frappèrent, et ils cognèrent à l’envi. Un coup plus violent l’atteignit à la tempe. Il tomba.

— Si vous l’abîmez, gronda Ganimard, furieux, vous aurez affaire à moi.

Il se pencha, prêt à le soigner. Mais