Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1914.djvu/53

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— à mon tour, vérifions le contenu de cette armoire… c’est bien cela… les anciens papiers de l’architecte, dossiers, devis, registres, livres de comptabilité (p. 50).


UN ENLÈVEMENT


Herlock Sholmès ne broncha pas. Protester ? Accuser ces deux hommes ? C’était inutile. À moins de preuves qu’il n’avait point et qu’il ne voulait pas perdre son temps à chercher, personne ne le croirait.

Tout crispé, les poings serrés, il ne songeait qu’à ne pas trahir, devant Ganimard triomphant, sa rage et sa déception. Il salua respectueusement les frères Leroux, soutiens de la société, et se retira.

Dans le vestibule il fit un crochet vers une porte basse qui indiquait l’entrée de la cave, et ramassa une petite pierre de couleur rouge : c’était un grenat.

Dehors, s’étant retourné, il lut, près du numéro 40 de la maison, cette inscription : « Lucien Destange, architecte, 1877 ».

Même inscription au numéro 42.

« Toujours la double issue, pensa-t-il. Le 40 et le 42 communiquent. Comment n’y ai-je pas songé ? J’aurais dû rester avec les deux agents cette nuit. »

Il dit à ces deux hommes :

« Deux personnes sont sorties par cette porte pendant mon absence, n’est-ce pas ? »

Et il désignait la porte de la maison voisine.

« Oui, un monsieur et une dame. »

Il prit le bras de l’inspecteur principal, et l’entraînant :

« Monsieur Ganimard, vous avez trop ri pour m’en vouloir beaucoup du petit dérangement que je vous ai causé…

— Oh ! Je ne vous en veux nullement.

— N’est-ce pas ? mais les meilleures plaisanteries n’ont qu’un temps, et je suis d’avis qu’il faut en finir.

— Je le partage.

— Nous voici au septième jour. Dans trois jours il est indispensable que je sois à Londres.