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ARSÈNE LUPIN

— Arsène Lupin et sa bande ne sont pas loin. Sans compter l’affaire du baron Cahorn, à qui attribuer les cambriolages de Montigny, de Gruchet, de Crasville, sinon à notre voleur national ? Aujourd’hui, c’est mon tour.

— Et vous êtes prévenu, comme le fut le baron Cahorn ?

— Le même truc ne réussit pas deux fois.

— Alors ?

— Alors ?… alors voici.

Il se leva, et désignant du doigt, sur l’un des rayons de la bibliothèque, un petit espace vide entre deux énormes in-folios :

— Il y avait là un livre, un livre du xvie siècle intitulé la Chronique de Thibermesnil, et qui était l’histoire du château depuis sa construction par le duc Rollon sur l’emplacement d’une forteresse féodale. Il contenait trois planches gravées. L’une représentait une vue cavalière du domaine dans son ensemble, la seconde le plan des bâtiments, et la troisième — j’appelle votre attention là-dessus — le tracé d’un souterrain dont l’une des issues s’ouvre à l’extérieur de la première ligne des remparts, et dont l’autre aboutit ici, oui, dans la salle même où nous nous tenons. Or, ce livre a disparu depuis le mois dernier.

— Fichtre, dit Velmont, c’est mauvais signe. Seulement cela ne suffit pas pour motiver l’intervention de Herlock Sholmès.