Page:Leblanc - De minuit à sept heures, paru dans Le Journal, 1931.djvu/86

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Les valises du Russe, en effet, gisaient dans un coin de la chambre à coucher, à demi ouvertes… Pourtant, elles n’avaient pas été vidées… Alors, était-ce un meurtre de rencontre ? Un meurtre passionnel ? Un meurtre intéressé ? Ou tout à la fois ?… Énigme… Et puis, autre énigme, pour quelle raison cette dame se trouvait-elle mêlée à l’affaire ? Cette dame qui venait de s’évanouir et qui avait prononcé avec angoisse un nom qu’il avait malheureusement mal entendu…

Le commissaire se rapprocha de Thureau qui, sans aucunement y participer, l’avait laissé mener seul son enquête.

— Bizarre affaire, monsieur, et qui doit présenter des dessous assez particuliers… Je crois qu’il y a eu vol… De toutes façons, certains renseignements pourraient être fournis…

— Vous croyez ?… (Thureau fixait sur lui un regard terne et pourtant significatif.) Eh bien le parquet, qui sera ici dès le matin, les obtiendra, ces renseignements. Je préviendrai, d’ailleurs, à la première heure, le préfet. Transmettez sans retard votre rapport sur ce que vous avez constaté.

Le commissaire de police avait du tact, et il avait aussi, on le sait, de l’ambition. Il n’insista pas. Il savait l’influence de Thureau sur le préfet dont Thureau était le collaborateur le plus direct. Il comprit que la discrétion, à l’égard de la dame inconnue, s’imposait.

— Faites d’ailleurs tout le possible pour identifier ce Gérard, continua Thureau. Si vous pouviez, avant la fin de la nuit, le faire arrêter, ce serait un coup de maître…

Il rejoignit Mme Destol qui, dans