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Page:Leblanc - Victor de la brigade mondaine, 1934.djvu/65

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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

ment réussir ? Dès qu’on s’attaque aux faits, toute réalité se dissipe, toute certitude s’écroule, et les arguments s’opposent les uns aux autres, tous aussi logiques, et tous aussi fragiles. »

D’abord, rien ne prouvait de manière irréfutable qu’il y eût corrélation entre le vol des Bons de la Défense et l’assassinat du père Lescot. Alphonse Audigrand et la dactylographe Ernestine ne niaient pas le rôle transitoire joué par eux. Mais la dame Chassain protestait, et, quoique ses relations intimes avec le père Lescot purent être établies, la course de l’enveloppe jaune s’interrompait là. De sorte que, s’il y avait de fortes présomptions contre le baron d’Autrey, les motifs de son crime demeuraient sans explication certaine.

Enfin, quel lien pouvait-on découvrir entre le meurtre du père Lescot et le meurtre d’Élise Masson ?

« En résumé, formula le commissaire Mauléon, toutes ces affaires ne sont rattachées entre elles que par l’élan de l’inspecteur Victor, lequel est parti, dimanche dernier, du Ciné-Balthazar, pour aboutir aujourd’hui, sans se ralentir, près du cadavre d’Élise Masson. C’est donc, en dernière analyse, son interprétation qu’il nous impose. »

L’inspecteur Victor ne manqua pas de hausser les épaules. Ces conciliabules l’excédaient. Son silence opiniâtre mit fin à la discussion.

Le dimanche, il manda chez lui un de ces anciens agents de la Sûreté qui ne se décident pas à quitter la Préfecture, même après leur retraite, et que l’on continue d’employer en raison de leur fidélité et des services qu’ils ont rendus. Le vieux Larmonat était tout dévoué à Victor, en admiration devant lui, et toujours prêt à