Page:Lebrun - Œuvres, tome 4, 1861.djvu/17

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Unissons-nous plutôt, et chassons de la terre
L’artisan ténébreux d’une éternelle guerre ;
Arrachons ce vautour au cœur du continent ;
Détruisons Albion, vengeurs et non victimes ;
Qu’elle perde ses crimes,
Et que la paix du monde en soit le châtiment.

Ils ne m’écoutent pas, les insensés ! « Aux armes ! »
Disent-ils. Que ce mot va vous coûter de larmes !
Que de sang répandu, de familles en deuil !
Pleurez, pleurez, Germains, la beauté de vos villes,
Et de vos champs fertiles
L’espoir enseveli sous les morts sans cercueil.

En avant, grenadiers ! Déjà, qui le peut croire ?
Le canon dans Paris annonce une victoire.
Trente drapeaux conquis sont venus l’attester.
Chaque jour nous en vient apprendre une nouvelle,
Qu’un bulletin fidèle
S’en va, de place en place, au peuple raconter.

À des noms inconnus et tout à coup célèbres
On s’étonne : Elchingen est sorti des ténèbres,
Et toi, Marienzel ! préludes triomphants !
Les mères ont pâli : quelles folles chimères
Ont fait pâlir nos mères !
La mort est pour qui fuit et non pour vos enfants.