Aller au contenu

Page:Lecompte - Catherine Tekakwitha, le lis des bords de la Mohawk et du St-Laurent, 1927.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
118
catherine tekakwitha

Le gibier ne manquait pas de variété en ces temps primitifs. On rencontrait l’ours, le caribou, l’orignal, le chevreuil, le castor, le chat sauvage, le renard, le porc-épic, d’autres encore.

Ces courses lointaines, cette vie errante pendant des trois et quatre mois, n’étaient pas sans danger pour le caractère inconstant et la vertu encore neuve des néophytes. Ils n’y trouvaient plus les secours de la vie réglée du village, la présence des missionnaires, les messes, les catéchismes, les réunions à la chapelle.

Les Pères y pourvoyaient de leur mieux. Avant le départ pour la chasse, ils faisaient leurs recommandations ; ils traçaient sur une écorce de bouleau une sorte de calendrier, où les dimanches et les fêtes, les jeûnes et les abstinences étaient marqués avec soin ; d’autres écorces portaient en signes convenus les prières de chaque jour. Ces écorces, roulées et soigneusement enfermées dans des étuis de même matière, étaient confiées au dogique du groupe ou au plus habile de la famille. C’est lui qui chaque jour donnait le signal des exercices, matin et soir, et qui présidait comme eût fait le missionnaire. Pour un bon nombre ces précautions suffisaient amplement : ils revenaient au village avec une conscience, disait un Père, qui ne trouvait pas matière à absolution.