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Page:Lecompte - Catherine Tekakwitha, le lis des bords de la Mohawk et du St-Laurent, 1927.djvu/148

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catherine tekakwitha

pas manqué de céder à l’instant, si l’Esprit-Saint, son grand et presque unique Maître, l’avait intérieurement dirigée vers le cloître.

Le fruit néanmoins de sa visite à Ville-Marie fut la résolution de mener une vie plus parfaite. De retour à la mission, elle en causa avec sa compagne. Celle-ci entra pleinement dans ses vues ; mais elle suggéra de s’associer une personne plus âgée, de plus d’expérience, qu’elle connaissait comme ayant vécu plusieurs années à Québec et à la mission de Lorette ; personne au reste remarquable par sa grande vertu. Marie — c’était son nom — accepta volontiers l’invitation de nos deux ferventes néophytes.

Afin d’être plus libres dans leurs délibérations, elles se réunirent au pied de la croix, où nous avons déjà vu Catherine et Thérèse.

Marie, comme la plus ancienne, ouvrit la séance. Elle raconta d’abord son séjour à l’Hôtel-Dieu de Québec, où elle était malade, les observations qu’elle avait faites sur les Sœurs, leur costume, leur genre de vie. Elle opina que le meilleur plan pour elle et ses deux jeunes amies, était de ne plus se séparer, de s’habiller de même façon, de vivre ensemble sous le même toit. C’était on ne peut mieux. L’imagination aidant, elles se voyaient toutes trois poursuivant avec ardeur, loin des regards