CHAPITRE QUATRIÈME
Il existait, en ce temps-là, une curieuse coutume au pays des Iroquois.
Les familles nouaient entre elles des liens d’amitié en s’offrant mutuellement un petit garçon ou une petite fille, qui souvent était encore au berceau. Ils appelaient mariage cette simple rencontre.
À l’âge de huit ans, Tekakwitha avait été ainsi présentée à un garçonnet, guère plus âgé qu’elle. Ce qui leur parut un jeu d’enfants ne les émut guère, et chacun s’en alla de son côté, comme si de rien n’était.
Les tantes, elles, désireuses d’accroître le bien-être de la famille, y virent le gage d’un établissement futur. Elles n’attendaient que l’âge nubile de leur nièce pour accomplir leur dessein.
Nous allons constater en l’occurrence la vérité de cette réflexion du P. Cholenec, dans sa Vie latine de la bienheureuse : Dumque crescebat aetate, crescebat et prudentia, pendant