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Page:Lecompte - Catherine Tekakwitha, le lis des bords de la Mohawk et du St-Laurent, 1927.djvu/92

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catherine tekakwitha

délivrance de la néophyte ! Se tirer à si peu de frais d’un si grand péril, c’était miracle… Ils se remettent donc en route d’un pied léger. La joie leur donne des ailes.

Les voilà bientôt rendus au lac Saint-Sacrement. Ils découvrent sans peine le canot que Cendre-Chaude, en venant du Sault avec ses deux compagnons, a caché dans un buisson au bord de l’eau. Ils passent rapidement de ce lac au lac Champlain, puis s’engagent dans la rivière Richelieu.

Depuis son départ de la Mohawk, Catherine ne pouvait s’empêcher de penser à sa mère : après plus de trente ans, elle refaisait, dans une direction opposée, l’itinéraire que l’Algonquine captive avait suivi. Comme elle la bénissait dans son cœur d’avoir prié plus tard pour sa fille et obtenu pour elle ce merveilleux enchaînement de circonstances vraiment providentielles !

Immobile au fond du canot, elle priait.

Le P. Chauchetière nous dit : « Son voyage fut une prière continuelle, et la joie qu’elle sentait, approchant de Montréal, ne peut s’expliquer. »

Puis il ajoute, sur un ton presque lyrique : « Voici donc notre jeune sauvagesse de vingt et un ans qui se sauve, sainte et pure, et qui triomphe de l’impureté, de l’infidélité, et du vice qui a corrompu tous les Iroquois ; voici