Page:Leconte - Le Bouclier d’Arès, 1897.djvu/114

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Il a vu d’un front morne et stupide, en silence,
La flamme dévorer sa ville, et dans ton camp,
Ses épouses, le sein froissé sous le carcan,
Les mâles des tribus percés de coups de lance,
Les vieillards au gibet, les vierges à l’encan.

Haletant sous l’opprobre et perdu sous la honte,
Il a brisé ses dents sur tes freins détestés,
Pour renier son Dieu dans ses cieux dévastés.
Et ce Dieu, qui le frappe et l’écrase, lui compte
Le salaire des jours par son crime empestés.

Obstinément tendu vers les choses charnelles,
Son cou dur s’est roidi dans la rébellion ;
Et, vaine comme toi, ta Victoire, ô Lion !
Oscillant lentement dans les mains éternelles,
Est le fléau de fer du divin Talion.