Page:Leconte de Lisle - Œuvres, Poèmes antiques.djvu/149

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Une eau vive étincelle en la forêt muette,
          Dérobée aux ardeurs du jour ;
Et le roseau s’y ploie, et fleurissent autour
          L’hyacinthe et la violette.

Ni les chèvres paissant les cytises amers
          Aux pentes des proches collines,
Ni les pasteurs chantant sur les flûtes divines,
          N’ont troublé la source aux flots clairs.

Les noirs chênes, aimés des abeilles fidèles,
          En ce beau lieu versent la paix,
Et les ramiers, blottis dans le feuillage épais,
          Ont ployé leur col sous leurs ailes.