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I

Hèlios, désertant la campagne infinie,
S’incline plein de gloire aux plaines d’Haimonie ;
Sa pourpre flotte encor sur la cime des monts.
Le grand fleuve Océan apaise ses poumons,
Et l’invincible Nuit de silence chargée
Déjà d’un voile épais couvre les flots d’Aigée ;
Mais, sur le Boibéis, aux rougissantes eaux,
Où l’étalon Lapithe humecte ses naseaux,
Sur la divine Hellas et la mer de Pagase
La robe d’Hèlios se déploie et s’embrase.

Non loin du Péliôn couronné de grands pins,
Par les sentiers touffus, par les vagues chemins,
Les pasteurs, beaux enfants à la robe grossière,
Qui d’un agile élan courent dans la poussière,