Page:Leconte de Lisle - Œuvres, Poèmes tragiques.djvu/77

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Les Mavromikhalis, les aigles du vieux Magne,
Ont traqué trois cents Turks dans le défilé noir,
Et, de l’aube à midi, font siffler et pleuvoir
Balles et rocs du faîte ardu de la montagne.

L’amorce sèche brûle et jaillit par éclair
D’où sort en tournoyant la fumerolle grêle ;
L’écho multiplié verse comme une grêle
Les coups de feu pressés qui crépitent dans l’air.

Une âcre odeur de poudre et de chaudes haleines
S’exhale de la gorge étroite aux longs circuits
Qui mêle, en un vacarme enflé de mille bruits,
Le blasphème barbare aux injures hellènes :