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L’APOLLONIDE.

Et sur la sainte Attique il règne maintenant,
Ayant conquis pour nous l’Île aux vertes olives
Qu’un orageux détroit sépare de nos rives.
Il gravit la montagne, et nous venons tous deux
Consulter de Pythô l’oracle hasardeux.


IÔN.

Pour vos enfants sans doute, honneur de l’hyménée ?


KRÉOUSA.

Nous n’avons point d’enfants !


IÔN.

                                                       Ô femme infortunée !
Quoi ! Tu n’as point d’enfants ?


KRÉOUSA.

                                                        Apollôn le sait bien !
Mais toi, cher Étranger, quel pays est le tien ?
Que ta mère est heureuse, hélas !


IÔN.

                                                           Reine, j’ignore
Mon pays, mes parents.


KRÉOUSA.

                                              Ô Dieux ! si jeune encore,
Tu n’as jamais connu ta mère ?