Page:Leconte de Lisle - Derniers Poèmes, 1895.djvu/70

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Refrénez votre langue et n’en dites pas plus ;
Ces souvenirs charmants sont ici superflus.
Aussi bien, tenez-le pour certain et notoire,
C’est au Diable qu’il sied de narrer votre histoire.
Dût le jeune Benoît, qui vendit les deux clefs
À Gratien, pour deux mille écus déjà volés.
Et qui fut plus méchant que vous, comme il s’en pique,
Sécher de jalousie à ce récit épique ;
Dût le bétail humain, imbécile et poltron,
Fait pour le bât, le fouet, la bride et l’éperon,
S’épouvanter de voir de quelle boue immonde
Le Porc pontifical éclaboussa le monde,
Sans que les peuples vils, saturés de dégoût,
Aient balayé l’ordure effroyable à l’égout,
Et, purifiant l’air que tout homme respire,
Brûlé le siège où le scélérat devient pire ;
La chose sera dite et marquée à mon sceau,
Et vous serez content de ce petit morceau.
Mais revenons à nos moutons qu’il nous faut tondre,
Balthazar a parlé, c’est à vous de répondre.
Donc, au fait, chien mitré, vieux drôle au cœur de fer,
Et ne révolte pas la pudeur de l’Enfer !

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