Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/186

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est doux, très-cher aux enfants et agréable aux vieillards. Souvent il est tenu dans les bras à la façon d’un nouveau-né, il joue avec la main qui le caresse, et il flatte, ayant faim.

Antistrophe II.

Avec le temps, devenu grand, il manifeste le naturel de sa race. En retour de la nourriture qu’on lui a donnée, il se prépare un repas non commandé, en égorgeant les brebis. Toute la demeure est souillée de sang. La douleur des serviteurs est impuissante contre ce fléau terrible et meurtrier. C’est quelque sacrificateur d’Atè qui a été nourri dans la maison.

Strophe III.

Telle, Hèléna est venue dans Ilios, calme comme la mer tranquille, ornement de la richesse, trait charmant des yeux, fleur du désir troublant le cœur. Mais elle changea, ayant accompli les noces fatales, hôte terrible et funeste envoyé aux Priamides par Zeus hospitalier, Érinnys exécrable aux épouses.

Antistrophe III.

C’est une parole antique depuis longtemps connue parmi les hommes, qu’une félicité parfaite ne meurt pas stérile, et qu’une irréparable misère naît d’une heureuse fortune. J’ai cette pensée bien différente, qu’une action impie engendre toute une génération semblable, tandis que la justice n’engendre, dans les demeures, qu’une race aussi belle qu’elle-même.